Ces crochets à figures, provenant de la région du Sépik en Nouvelle-Guinée, sont des objets de la vie quotidienne au même titre que pour l’usage cérémoniel. Attachés à une corde au plafond, ils flottent librement dans l’espace, on y accroche des sacs ou des paniers. La taille et le décor de cette figure féminine de 135 cm de hauteur sculptée en ronde-bosse, plaide en faveur d’une destination cérémonielle de la pièce et d’un usage dans la maison des hommes. La pièce provient du groupe ethnique des Iatmul vivant autour du cours moyen du grand fleuve Sépik et dont la société se partage en deux moitiés (moieties) qui sont à leur tour divisées en différents clans dont les origines sont expliquées par des mythes. Chacun de ces clans possède un tel crochet à figure doté de noms propres qui incarnent soit des esprits ou des fondateurs mythologiques du clan. Les couleurs fabriquées à partir de la terre, du calcaire de coquillages et d’ocre, sont également porteuses de signification. Le blanc et le rouge appartiennent au soleil, au ciel, tandis que le noir est attribué à la terre. Le ciel et la terre (ou la mère) sont simultanément les deux moieties qui constituent le principe dualiste de l’ordre social.