Le décrochage et le stockage des plaques en relief à la fin du XVIIe siècle n'ont cependant pas entraîné la disparition de leur programme iconographique : de nombreux motifs des plaques se retrouvent au XVIIIe siècle sur les défenses d'éléphants sculptées, placées sur les autels, sur les nouvelles têtes commémoratives plus grandes qui leur servaient de base. Contrairement aux plaques en relief, les représentations des rois guerriers, notamment Esigies, occupent une large place dans les sculptures en ivoire. Si les plaques en relief servaient à représenter le cosmos du Bénin, les représentations des rois guerriers sur les défenses d'éléphants représentent la légitimation de la royauté renaissante du 18e siècle, qui se réfère aux puissants rois du 16e siècle dans son pouvoir politique, mais aussi dans ses expressions artistiques. Parallèlement, on trouve sur les dents sculptées une série de nouveaux motifs qui se réfèrent au roi Esigie ou au pouvoir spirituel du roi, mis en avant depuis le 18e siècle.